Bonjour à tous,
Je suis une femme de 31 ans, qui a grandit et construit sa vie familiale et professionnelle en région parisienne.
Voici les symptômes:
- début août/fin juillet, j'ai commencé à avoir de petits picotements aux mains lorsque j'utilisais mon téléphone. C'est arrivé très progressivement car au début je n'y prêtais pas grande attention. Cela s'est intensifié, et je commençais à avoir des "coups de jus", toujours au contact de mon téléphone. Un peu intriguée, j'ai mis ça sur le compte de la fatigue, en concluant que le stress physique dû à mes courtes nuits faisait faire de drôles de choses. J'ai aussi à ce moment là enfin changé de téléphone (j'attendais qu'il soit vraiment obsolète avant d'en racheter un), car le mien était un vieux modèle, se déchargeait trop rapidement, et j'ai pensé que vieillissant, il devait peut être fatiguer et avoir un pb électrique. Bref, j'ai opté pour un modèle plus récent, mais ça n'a rien changé.
- fin août, sur la route des vacances, sont apparues les sensations de brûlures au contact de la surface tactile. En à peine quelques heures: d'abord le pouce, puis je changeais de doigts pour naviguer, l'index, le majeur, etc... j'ai déporté l'utilisation (que j'avais déjà bien restreint pourtant) sur chaque partie de ma main. J'essayais même avec les articulations, et la sensation finissait par apparaître, après un certain temps de latence. J'ai fini le trajet sans téléphone car c'était trop douloureux. Mes mains étaient tout sensibles et fatigués, comme s'ils avaient été électrocutés à petites doses plusieurs fois. J'ai commencé à m'inquiéter un peu, et je me suis dit "c'est étrange mais je ne dors tj pas bien donc c'est normal" puis j'ai rangé mon téléphone dans un sac que j'ai laissé dans un coin durant toute ma semaine de vacances.
- début septembre, j'ai allumé mon ordinateur chez moi, que je n'avais pas allumé depuis bien longtemps. Et après un certain temps d'utilisation, j'ai commencé à ressentir des picotements et des "coups de jus". De "m'inquiéter un peu" je suis passée à "m'inquiéter" tout court, mais uniquement dans la perspective de ne pas pouvoir être opérationnelle sur ordinateur "à temps" pour mon travail que j'allais reprendre, mon congé prenant fin. Je reliais en effet toujours cela à ma fatigue. Je faisais même des blagues légères à mon entourage sur ma "prétendue électrosensibilité", sujet auquel je ne m'étais jamais intéressée, mais j'en avais vaguement entendu parler. Mon opinion à ce sujet ou plutôt mon absence d'opinion n'allait pas plus loin que " bizarre ", " les pauvres " et " ils font peur ", moi qui baigne dans les ondes sans franchement m'en préoccuper; je travaille avec une antenne relais sur l'immeuble d'en face et depuis que je suis ici, j'ai davantage été captivée par l'aménagement et l'évolution des plantes de la terrasse d'en-dessous que par "cette chose moche et grise" donc je connaissais même pas le nom au début.
- fin septembre jusqu'à maintenant: entre temps mon fils a fini par faire des nuits complètes, et moi aussi. Je redors tout court, je redors mieux, mais je n'ai pas retrouvé mes nuits douillettes d'avant. Aujourd'hui, je ne me considère plus comme "fatiguée".
Et pourtant et c'est là tout le problème c'est que mes symptômes persistent et évoluent.
Côté téléphone, j'ai supprimé totalement son utilisation. Mon compagnon fait l'assistant pour la logistique (au début lecture des messages et mails tous les soirs, maintenant 1x par semaine tellement j'en ai marre de ce problème et surtout de le voir faire ça -je crois qu'il mérite mieux après sa journée de travail, que de faire ma secrétaire-, et puis je me met à m'en foutre tout court de ce qu'on peut m'envoyer ou m'écrire).
Cette quasi absence d'utilisation a fait que mes sensations de brûlures au contact du téléphone, qui à un certain moment étaient immédiats, le sont de moins en moins. Je peux maintenant juste envoyer peut-être un message avant que les décharges ne reviennent. Donc je ne force pas trop car je connais la chanson, les sensations de brûlures arrivent si je continue.
Côté ordinateur (donc plus qu'au travail, je n'y touche plus chez moi), je me masse constamment les doigts entre les clics et pressions sur le clavier pour dissiper les douleurs. Heureusement, je suis loin des sensations de brûlures comme sur le téléphone. Mais il arrive que j'en ai. J'ai vite terminé ce que je devais y faire pour retourner au mien. Bref, je n'en peux plus, et c'est ce qui fait que je vous écris maintenant.
J'allais oublier que je suis allée voir mon médecin traitant après mon retour de vacances, pour avoir son avis. Il a trouvé la chose curieuse (et comment), mais m'a quand même suggéré des pistes. J'avoue ne pas avoir insisté sur l'aspect "téléphone" mais plutôt sur le côté "métallique" de peur qu'il ne me prenne pas au sérieux. Il est vrai aussi que quand les douleurs (brûlures) étaient fortes, j'arrivais pas trop à supporter mes couverts métalliques froids; ça me faisait une douleur difficile à expliquer, comme une tension, dans la main/avant bras (j'ai mangé avec des baguettes en bois ou des couverts avec manches en plastique pendant 2 mois, et ça m'arrive parfois encore quand les journées sur ordinateurs sont longues). J'ai évité aussi de parler du téléphone car j'avais espoir qu'il s'agisse d'une allergie à un métal en particulier que l'on retrouve dans les composants. D'après lui pas d'allergie, car je n'ai pas d'irritation cutanée visible, mince. Il m'a orienté sur un électromyogramme qui n'a rien mis en évidence, pas de problème de canal X ou Y... La neurologue que j'ai trouvé sympa que j'ai vu ensuite a fait faire des tests sanguins. Je lui ai dis tous mes symptômes, en évitant soigneusement de lui parler du téléphone. J'ai simplement énuméré ce que j'avais "au contact d'objets" et si c'était "normal" dans sa patientèle (besoin d'être rassurée, car je ne savais même pas ce que voulait dire "neurologue" ni en quoi consistait la spécialité). Elle m'a répondu que oui, qu'il s'agissait de symptômes "typiques neurologiques" et qu'elle allait s'assurer que rien de grave ne se cache derrière "parfois on trouve, et parfois on trouve pas, et parfois c'est mieux de ne pas trouver". Bilans sanguin et IRM: RAS, ou seulement des petites choses courantes qui ne sont pas censés donner les symptômes que j'ai. Elle pensait éventuellement à un problème de "petites fibres", mais le délai pour examen est long (plusieurs mois) et surtout, normalement cela touche aussi les pieds. Enfin, quand je lui ai dit que ces douleurs étaient liées au téléphone, dans l'espoir que cela puisse lui servir dans son diagnostic ou qu'elle me dise qu'elle a "déjà vu ça", elle m'a répondu que les Petites Fibres ne concernent pas une telle hyperselectivité.
Après cela, j'ai donc commencé à creuser en parallèle la piste des ondes. Ce qui est bien dans cette histoire, c'est que j'ai facilement dépassé " la barrière du doute " puisque les symptômes "étranges", que je le veuille ou non, cette fois-ci me concernent moi et non un "inconnu marginal". Il ne s'agit plus de se dire "est-ce que les ondes peuvent provoquer ça" mais de trouver une solution à "pourquoi les ondes ont cet effet sur moi, maintenant? ". J'ai épluché le site "synthétique" propriété de l'Artac: http://www.ehs-mcs.org/fr/liens-utiles_47.html dans lequel j'ai trouvé exactement les symptômes que je rencontre (voir "phase d'induction"). Bref, j'ai trouvé ce que je voulais, une piste, mais celle-ci est difficile à avaler quand on comprend ce que ça implique et les incidences sur son quotidien et celui de sa famille.
La semaine dernière, sans téléphone ni pc cette fois-ci et pour la première fois, j'ai eu des sensations de brûlure dans les jambes et l'impression d'avoir un collant qui pique beaucoup trop serré, + des "pics" sur le visage. Ca me hérisse le poil. Régulièrement pdt 3 jours, et maintenant plus occasionnellement. Ca dépend, ça va et vient. Cela veut dire que ça évolue, et je me dis: " je deviens plus sensibles aux ondes?". Le moral n'est pas au rendez-vous.
Merci à vous, n'hésitez pas à m'écrire si vous vous reconnaissez,
Laura