Alexandra a écrit:Vos témoignages sont super, car ils montrent votre volonté d'avancer malgré les obstacles, votre détermination, votre joie de vivre... et ils sont vraiment encourageants et très parlants.
Je pense aussi que la vie professionnelle peut être déterminante, pour ma part, il m'a fallu me rendre compte que j'étais têtue comme une mule et j'ai perdu (?) des années à le comprendre.
Je m'étais engagée dans une voie qui rationnellement me semblait cohérente, et plus je m'y sentais engagée, moins je pouvais renoncer : j'y avais investi des années d'études (en travaillant pour les payer intégralement, donc beaucoup de sacrifices), j'ai accepté de travailler beaucoup avec un salaire indécent et pendant longtemps en espérant toujours que ça irait mieux, bientôt, ... Trop longtemps, puisque plus le temps passait, plus les sacrifices consentis se présentaient comme un obstacle au changement : "Après tout ce que j'ai fait, je ne peux plus renoncer !"... et je continuais à m'entêter. J'étais dans une branche (l'environnement, pour faire court) où j'étais persuadée de pouvoir apporter quelque chose : pour moi c'était impératif, au vu de l'état de la planète c'était urgentissime, et je refusais de comprendre que les circonstances n'étaient pas favorables à ce que MOI, je m'exprime là-dedans. Je ne voulais pas l'accepter.
C'est d'abord la vie et tous ses aléas, puis ensuite le corps qui a lâché, qui ont décidé pour moi. De gré ou de force il a fallu que j'arrête tout !
Depuis plus de six ans, c'est la révolution (lente) : mode de vie, valeurs, projets, vie affective, sociale... tout est chamboulé. J'ai bien failli ne pas m'en sortir. Car pour m'en sortir, il fallait ACCEPTER tous ces bouleversements, ARRÊTER de vouloir contrôler, LÂCHER PRISE, FAIRE CONFIANCE, ÉCOUTER certains 'signes' que la vie vous envoie, apprendre à les décrypter, accepter de les voir... reconnaître que je m'étais sûrement trompée de voie malgré tous mes sacrifices, tous mes efforts et tout le temps passé, et encaisser ça.
Et là, pas de choix possible : il fallait s'investir beaucoup pour essayer de comprendre, chercher et trouver (impérativement) des solutions pour se remettre à fonctionner physiquement... avant de pouvoir ré-envisager de vivre normalement. Impossible de revenir en arrière (et là aussi, j'ai longtemps cru que je pourrais ! têtue, je vous dis... ;-)
Et finalement, renoncer aux rêves, aux illusions, être un peu plus humble, se laisser un peu faire par la vie et cesser de vouloir contrôler les choses.
Quelle leçon difficile, je trouve !
Mais bon, je suis vivante... Un rêve m'avait prévenue que je risquais de mourir prématurément ; finalement j'ai gagné un paquet d'années, et elles sont devant moi !
"Utiliser le présent comme un tremplin vers l’avenir serait une excellente idée... S’il y avait effectivement un avenir vers lequel se projeter ! Car il n’y a rien devant, en réalité. L’avez-vous remarqué ?
La vie est une série de moments présents... Dès que l’on touche à ce qu’on appelle l’avenir, il devient «maintenant».
Oui, utiliser le présent comme un tremplin vers l’avenir serait une excellente idée... Si on ne le réduisait pas du même coup à l’ombre de ce qu’il est. Car le moment présent n’est pas qu’un simple outil... Il est un joyau, il est notre vie !" (M.-P. Charon)
Bon courage à tous.
Merci pour ce témoignage, je m'y retrouve beaucoup!
J'ai fait de longues études financées entièrement par moi-même, en bossant en parallèle, en faisant des sacrifices. Je ne veux pas quitter cette voie, car c'est celle qui me convient le plus, pas parce que je me suis autant donnée pour y arriver, mais vraiment parce que je pense que c'est ce que je veux faire.
Mon problème vient plutôt du fait que la nature de mon travail ne me permet pas de me guérir à ma façon comme je le souhaite. En effet, avec ce travail je suis en déplacement la semaine sur des chantiers, on est souvent logé à l'hotel, donc on mange au resto midi et soir, ce qui rend quasiment impossible le régime SGSCSS!
Actuellement je suis au chômage, donc chez moi, et c'est pourquoi je me lance dans ce régime et je commence à prendre soins de mon corps. Mais si on me propose un autre contrat sur un autre chantier, je crois que je vais devoir refuser, car je veux m'occuper de moi. Ce qui veut dire que je ne peux pas pratiquer mon travail que j'aime tant (en tout cas pas pour l'instant). J'ai une autre activité en parallèle, qui me permet de travailler chez moi en autoentrepreneur...Pour l'instant ça va car j'ai des clients et du boulot, mais c'est sporadique et précaire, donc je ne suis pas sûre de pouvoir par exemple vivre de mon activité d'autoentrepreneur pendant 1 an au moins, le temps de reprendre un peu le dessus de ma maladie.
On verra bien...