je colle ci dessous une petite conférence du fil d'arianne sur les modes d'administration de la B12 . (http://www.filariane.org/conference-decembre.html#prog)
La méthyle-B12 : mythe, merveille ou miracle ?
(protocole du Dr. Neubrander en fin document)
Miracles : aucun à ce jour
Après avoir prescrit quelque 50 000 à 60 000 injections de méthyle-B12 et étudié des milliers de Grilles d'évaluation parentale, je peux vous assurer que l'on ne doit aucun miracle à la méthyle-B12. Pourtant, lorsque le protocole est suivi correctement, lorsque tous les facteurs sont pris en compte l’un après l’autre, lorsque l'on ne prend aucun raccourci, lorsque l'on associe au traitement les traitements complémentaires qui assureront la synergie nécessaire à l’issue des 5 semaines d'évaluation initiale, lorsque l'on fait face aux effets secondaires "tolérables" pour optimiser les doses, et lorsque l'on poursuit le traitement suffisamment longtemps, le traitement fait souvent merveille.
Ces merveilles ressemblent fort bien à des miracles aux yeux de parents auxquels l’on avait dit que leur enfant ne parlerait jamais, qu'il devrait très vraisemblablement entrer dans une structure, de parents que l'on avait invités à revoir à la baisse leurs ambitions, tant pour leur enfant que pour eux-mêmes. Désespoir et découragement étaient de mise, pourtant, une fois le traitement commencé, leur enfant a commencé à être plus conscient de son environnement, à parler, à fonctionner comme d'autres enfants, à gravir les échelons de sa classe spécialisée, au point dans certains cas de perdre son diagnostic et d'être intégré dans le système scolaire ordinaire, au point que son autisme devienne indécelable pour le commun des mortels.
Ces parents là sont alors convaincus d'avoir assisté à un miracle. Qui suis-je pour contester cela ? Tout ce que je sais, c'est que c’est la méthyle-B12 qui a joué son rôle biochimique, et que cela a particulièrement réussi à ces enfants là.
Mythe : la méthyle-B12 ne fonctionne que chez 30 à 40% des enfants
Si je m'en tiens à mes propres travaux, la méthyle-B12 est efficace chez 94% des enfants. Les résultats beaucoup plus faibles constatés par d’autres praticiens ou certains parents sont directement dus au fait que les outils d'évaluation utilisés ne sont pas assez sensibles ou spécifiques pour faire état de toutes les améliorations imputables à la méthyle-B12 dans des domaines autres que les quatre grands domaines généralement observés, à savoir l'amélioration des fonctions exécutives, la parole et le langage, la sociabilisation et les émotions.
Les lettres ou témoignages communiqués spontanément par les parents aux praticiens ne font dans la plupart des cas état que des observations les plus évidentes, les plus étonnantes ou les plus espérées. A moins que les praticiens et les parents ne soient conscients de "toutes les autres choses" que la méthyle-B12 peut apporter, beaucoup d'enfants seront réputés ne pas réagir au traitement et ne seront donc jamais traités.
C'est pour cela que la Grille d'évaluation parentale est tout simplement l'outil le plus déterminant pour discerner les enfants qui répondent réellement au traitement de ceux qui n'y répondent pas. Parce que cet est actuellement le plus sensible et le plus spécifique, je l'appelle affectueusement la "Grille taches de rousseur rouges et petits poils verts". Si j'ai choisi ce titre, c'est que les parents n'en auraient cure si l'un des effets de la méthyle-B12 était de faire pousser des poils verts dans les oreilles de leur enfant ou de faire apparaître des taches rouges sur son visage ! Le fait est que les parents les plus attentifs n’auraient jamais l’idée d’attribuer ce genre d’effet à la méthyle-B12 et donc d’en faire part à leur médecin. Cette analogie, je vous le concède un peu tirée par les cheveux, illustre simplement ce qui suit : à moins que parents et praticiens ne connaissent parfaitement tous les effets répertoriés de la méthyle-B12, ils pourront passer à côté de signes montrant que l'enfant réagit bel et bien au traitement, mais ce de manière pas forcément évidente ou souhaitable. Conséquence de ce manque de clairvoyance, certains enfants ne seront pas traités, ou alors, s'ils le sont, ils ne seront pas traités assez longtemps pour bénéficier des effets à long terme de la méthyle-B12.
Par expérience je sais que beaucoup de ces enfants ont été initialement considérés à tort comme non réactifs au traitement. Une fois que l’on recommence le traitement en suivant le protocole complet et que l’on refait le point avec la Grille d'évaluation parentale à l’issue des 5 semaines d'essai critiques, on s’aperçoit qu’ils étaient finalement des "réactifs non détectés" ou ce que j’appelle des "réactifs cachés". Ces enfants progressent alors réellement grâce à la poursuite du traitement pendant 18 à 24 mois. [Voir ci-dessous la section consacrée à l'importance du diagnostic et à la durée du traitement, "Mythe : c'est l'intensité des réponses et non le nombre d'entrées dans la Grille d'évaluation parentale qui permet de déterminer si l’enfant réagit au traitement et de formuler un pronostic à long terme".
Mythe : la méthyle-B12 est plus efficace avant 6 ou 7 ans
Rien n'est plus faux ! A ce jour, les enfants âgés de 9 mois à 18 ans sont tous susceptibles de bénéficier du traitement. Du moment que le protocole complet est suivi à la lettre et que les résultats sont consignés en complétant en détails la Grille d'évaluation parentale et en rédigeant un Courrier annexe, les résultats sont identiques.
Mythe : les modes d’injection autres que l'injection sous-cutanée sont tout aussi efficaces
Aux vues de mes recherches qui ont consisté à évaluer des enfants venus des quatre coins du pays qui suivaient un traitement de méthyle-B12 par voie orale, sublinguale, transdermale, nasale ou intramusculaire, lorsque aucun changement autre que le passage aux injections sous-cutanées n'intervient, la comparaison des Grilles d'évaluation parentale antérieures et postérieures au changement permet de constater des améliorations indéniablement supérieures.
La prise par voie sublinguale n’est qu'en théorie efficace chez les enfants autistes. Dans les rares cas où l'on parvient à la pratiquer de manière satisfaisante, elle n'est pas fiable. La méthyle-B12 est facile à administrer par voie orale, mais là encore elle n'est pas fiable. Son absorption nécessite un iléon sain, zone des intestins qui, si l’on s’en réfère aux travaux des docteurs Krigsman, Wakefield et autres, est susceptible d'être inflamée chez de nombreux enfants. Aussi, la quantité totale de méthyle-B12 effectivement absorbée ne peut être déterminée de manière précise, d’autant plus qu’elle est susceptible de fluctuer au gré des phases d’aggravation ou de rémission de l'iléite.
L'administration par voie nasale n'est guère plus fiable : il est impossible de déterminer précisément la dose administrée, et à moins qu'il ne s'agisse d'enfants très avancés, l'introduction d'une canule nasale une ou deux fois par jour est généralement plus traumatisante que les injections sous-cutanées.
La forme transdermale est diffusée dans les tissus sous-cutanés, ce qui la rend en principe stable et fait qu'elle devrait théoriquement agir comme les injections sous-cutanées. Toutefois, du fait d'un certain nombre de facteurs variables, les quantités réellement absorbées ne peuvent être déterminées de manière précise, en particulier sachant qu'aucune donnée n'est actuellement disponible pour savoir si elle permettent d’obtenir des concentrations dans les tissus supérieures à celles facilement obtenues grâce aux injections. Plus important toutefois, il faut noter que d'un point de vue clinique, les Grilles d'évaluation parentale ainsi que les témoignages de parents utilisant initialement de larges quantité de méthyle-B12 transdermale ont permis de constater que les injections dans le tissu adipeux de la fesse donnaient de meilleurs résultats.
Je reçois souvent dans mon cabinet des enfants qui recevaient déjà des injections intramusculaires de méthyle-B12. Dans certains cas, les doses prescrites étaient de 200 à 500 fois supérieures à celles que je pratique, qui sont de 64,5 mcg/kg tous les 3 jours. Chez ces enfants qui recevaient donc des doses bien supérieures aux doses normales, on constatait une coloration rouge ou rosée des urines. La majorité de ces enfants réalisaient des progrès, parfois importants.
Toutefois, une fois le protocole ramené à des doses inférieures injectées tous les 3 jours dans le tissu adipeux sous-cutané à une concentration de 25 mg/ml, les Grilles d'évaluation parentale complétées après ce changement témoignaient de meilleurs résultats. [Les résultats étaient identiques voire meilleurs qu'avec des injections quotidiennes]. Dans 100% des cas, la coloration rosée ou rouge des urines disparaissait immédiatement. [Voir ci-après la partie consacrée à l'importance d'une diffusion régulière de la méthyle-B12 dans l'organisme dans la section, "Mythe : la méthyle-B12 vient combler une carence"].
Mythe : la concentration en méthyle-B12 de la solution importe peu du moment que la dose totale demeure la même et que l’on adapte les volumes afin d’obtenir la dose équivalente
Je reçois souvent dans mon cabinet des enfants qui ont reçu jusque là des injections de 12,5 mg/ml dont l’on doublait le volume afin d'obtenir la dose type conseillée. D'une manière générale, ces enfants présentent des améliorations légères à modérées. Toutefois, lorsque tous les autres paramètres demeuraient stables et que l'on passait à des injections de 25 mg/ml, à de rares exceptions près, les Grilles d'évaluation parentale rédigées avant et après ce changement faisaient indéniablement état d'améliorations évidentes. Cela s'explique par trois facteurs :
1) les spécialistes de la cinétique des tissus adipeux conviennent tous que les tissus présentent des caractéristiques différentes en termes d’accumulation, de stockage et de diffusion des substances injectées ;
2) d’un point de vue pharmacologique, plus une substance est dense, plus sa dispersion est lente et uniforme (c’est la raison pour laquelle les médicaments nécessitant une diffusion continue et stable sont conditionnés sous forme de comprimés enrobés de pellicules de substances à diffusion lente ;
3) à doses équivalentes, la surface occupée par une goutte de méthyle-B12 à une concentration de 12,5 mg/ml est bien supérieure à celle d'une goutte de méthyle-B12 d'une concentration de 25 mg/ml. Aussi, lorsque la méthyle-B12 administrée de manière sous-cutanée dans les tissus adipeux est d'une concentration moindre, la surface bien supérieure qu'elle occupe fait qu’elle est libérée beaucoup plus rapidement dans le flux sanguin et le système lymphatique.
Aussi, pour obtenir des effets cliniques équivalents à partir d'une concentration de 12,5 mg/ml, la fréquence des injections doit être augmentée. Les régressions ou manques de progression n'étant généralement pas identifiés en un jour, et parce que des concentrations moindres ne sont pas non plus sans intérêt, il n'y a guère que les Grilles d'évaluation parentale rédigées avant et après le changement de concentration qui permettent de s'assurer que des doses plus concentrées permettent réellement à l'enfant de mieux progresser. [Voir ci-dessous la section consacré à l'importance d'une diffusion régulière : "Mythe : la méthyle-B12 vient combler une carence"].
Mythe : la méthyle-B12 peut être injectée indifféremment dans le tissu adipeux du bras, de l'abdomen ou de la cuisse
Comme indiqué précédemment, les spécialistes de la cinétique des tissus adipeux conviennent que l'accumulation, le stockage et la diffusion des substances varient en fonction de la nature du tissu. J'ai réalisé une étude consistant à injecter des doses très élevées de méthyle-B12 dans les muscles deltoïdes de l'abdomen et la fesse d'un adulte afin d'observer les changements de couleur des urines. Les injections réalisées dans les deltoïdes et l'abdomen produisaient des urines de couleur vive rouge-rosée au cours de la miction suivante, tandis que les injections pratiquées dans la fesse ne coloraient que très légèrement les urines en rose. Aussi, les injections pratiquées dans le tissu adipeux de la fesse permettent d'espacer les injections grâce à une diffusion plus lente de la méthyle-B12. [Voir le document "Instructions pour l'injection de la méthyle-B12" sur mon site web].
Mythe : la dose type varie d'un enfant à l'autre
L'une des études que j'ai menées partait du postulat que l'on était en présence de carences en B12, et que des doses types relativement élevées (mais pas excessivement élevées) de méthyle-B12 seraient à même de combler rapidement ces carences, quelle que soit la taille de l'enfant. Aussi, je prescrivais 1500 mcg par semaine à l'ensemble de mes patients.
D'un point de vue clinique, je remarquai que les enfants qui semblaient le mieux répondre, avec des effets secondaires, étaient ceux qui pesaient environ 22 kilos. Les enfants qui semblaient le moins réagir et qui ne présentaient pratiquement pas d'effets secondaires, étaient ceux qui pesaient plus de 27 kilos. Les enfants qui progressaient tout en présentant le plus d'effets secondaires étaient ceux qui pesaient moins de 17 kg. Intrigué par cette constatation, j'analysai alors les résultats de tous les enfants afin d'étudier plus en détails ce rapport poids/avantages/effets secondaires.
Ce que j'appris alors était que les enfants qui progressaient le mieux avec le moins d'effets secondaires (certains de ces effets secondaires étant avec le recul de ceux considérés aujourd'hui comme tolérables), recevaient une dose de 72 à 78 mcg/kg deux fois par semaine. Aussi, la dose effective moyenne que je décidai alors de retenir pour mon premier protocole officiel était de 75 mcg/kg injectés par voie sous-cutanée à un angle de 45 à 60 % deux fois par semaine. Au fil des ans, j'en suis arrivé à la conclusion qu'environ 15% de mes patients tirent profit de doses supérieures, même s'ils n'en ont pas réellement besoin. Il est intéressant de noter au passage que les enfants qui semblent nécessiter des doses supérieures ne présentent pas pour autant plus d'effets secondaires du fait de cette augmentation des doses.
Mythe : la variation de la fréquence des injections n'altère pas les résultats
Avec le protocole initial de 75 mcg/kg deux fois par semaine, il est rapidement devenu apparent que les effets positifs constatés chez de nombreux enfants avaient tendance à s'estomper avant l'injection suivante. Les parents réalisant le plus souvent les injections le dimanche et le mercredi soir, cette réalité est devenue de plus en plus flagrante avec cette alternance des 4 jours/3 jours. Les effets positifs se faisaient généralement sentir jusqu'au mercredi, c'est-à-dire le 3ème jour. Toutefois de nombreux parents indiquaient que leur enfant avait vraiment besoin d'une nouvelle injection avant le dimanche, c'est-à-dire le 4ème jour.
C'est à partir de cette observation, recoupée avec l'observation selon laquelle les enfants avaient pour la plupart besoin de plus de 75 mcg/kg deux fois par semaine, que j'ai modifié le protocole initial pour passer à celui que je recommande maintenant. Les doses hebdomadaires totales demeurent identiques (150 mcg/kg/semaine), mais j'en ai augmenté la fréquence en passant de deux par semaine à une tous les trois jours, à raison de 64,5 mcg/kg une fois tous les 3 jours.
Ce protocole fonctionne généralement bien si les parents respectent à la lettre la technique d'injection. La cinétique de dispersion de la méthyle-B12 à partir des tissus sous-cutanés de la fesse semble être d'environ trois jours avant que se fasse sentir le besoin de l'injection suivante. Si un parent constate que les effets s'estompent trop rapidement ou que les effets de l'injection se font sentir dans les heures qui suivent l'injection, dans presque 100% des cas, les injections sont réalisées trop en profondeur, et soit dans le muscle, soit trop proches de la limite sous-cutanée/intramusculaire.
Une fois la technique au point, les injections suffisent généralement pour trois jours et il n'est pas nécessaire de passer à une injection quotidienne ou tous les deux jours. Il faut toutefois noter des exceptions. Pour les enfants difficiles à contrôler pendant l'injection, ce qui empêche d'obtenir une diffusion satisfaisante par voie sous-cutanée, la fréquence des injections doit être augmentée. De même, chez les enfants extrêmement menus chez lesquels, quel que soit l'angle, l'injection atteint le muscle ou la limite sous-cutanée/intramusculaire, la fréquence des injections doit être également augmentée. Dans ce cas, je diminue proportionnellement la dose totale et le volume des injections afin de conserver la dose hebdomadaire totale de 150 mcg/kg par semaine.
[Protocole de dosage et d'injection actuel : 64,5 mcg/kg une fois tous les 3 jours dans le tissu adipeux de la fesse, selon un angle suffisamment aigu et suffisamment à l'horizontale pour obtenir une diffusion sous-cutanée "en surface", au moyen d'une seringue à insuline BD 3/10 cc munie d'une aiguille de gabarit 31,8 mm, référence #328438 uniquement, pour une solution de 25 mg/ml de méthyle-B12].
Mythe: l'angle d'injection idéal est de 30 degrés
Je pensais par le passé qu'il fallait adopter un angle de 45-60 degrés. J'ai bientôt réalisé que cet angle ne permettait pas une injection suffisamment superficielle dans le tissu sous-cutané. Ceci était particulièrement vrai pour les enfants les plus jeunes ou très menus, indépendamment de leur taille. J'observai en effet que les effets obtenus chez ces enfants étaient moindres, qu'ils survenaient beaucoup trop tôt après l'injection, et qu'ils avaient tendance à s'estomper avant le troisième jour. Ce schéma "effet positif rapidement estompé" était le même que lorsque la méthyle-B12 était injectée par voie intramusculaire ou à la limite sous-cutanée/intramusculaire.
Aussi, j'ai indiqué dans le protocole suivant que les injections devaient être pratiquées selon un angle de 30 degrés au plus. Malheureusement, les parents ont entendu "30 degrés" sans entendre "au plus". Aussi, l'objectif étant d'injecter par voie sous-cutanée à distance du muscle, je dis maintenant aux parents que "plus l'injection est superficielle plus elle est sûre".
Mythe : on obtient les mêmes effets en diminuant suffisamment les doses pour éliminer les effets secondaires
J'ai été initialement tenté d'abaisser les doses de méthyle-B12 lorsque des effets secondaires apparaissaient. J'ai procédé ainsi pendant environ un an, tout en notant qu'un nombre important de parents mettaient fin au traitement. Le groupe qui présentait le plus fort taux d'abandon était celui dont les enfants répondaient bien à la méthyle-B12 avec des effets secondaires, et dont la dose avait été diminuée afin d'alléger ou d'éliminer ces effets secondaires.
Le groupe qui présentait le moins fort taux d'abandon était celui des enfants répondant bien à la méthyle-B12 avec des effets secondaires, mais dont les doses avaient été maintenues tout en faisant face à des effets secondaires qui finissaient par s'estomper ou disparaissent en l'espace de 2 à 6 mois.
J'ai alors compris que les raisons pour lesquelles les parents interrompaient le traitement étaient exactement opposées à celles que j'envisageais. Logiquement, ce sont les parents confrontés aux effets secondaires qui auraient dû être le plus tentés d'interrompre le traitement. Or c'est tout à fait le contraire qui se produisait ! Les parents dont les enfants présentaient le plus d'effets secondaires étaient ceux qui "tenaient bon" le plus longtemps, car ils "récupéraient leur enfant", avaient-ils coutume de dire.
L'autre groupe de parents dont on savait que les enfants répondaient au traitement, mais qui ne voulaient pas faire face aux effets secondaires inhérents au traitement, demandaient à abaisser les doses afin de faire disparaître les effets secondaires. Ces parents ne revenaient généralement pas au cabinet à l'issue d'un ou deux cycles de six semaines, car ils ne voyaient plus l'intérêt de poursuivre le traitement.
C'est à la suite de ces observations attentives que j'ai redéfini la notion "d'effets secondaires" inhérents à la méthyle-B12. C'est à ce moment là que j'ai appris à quel point il était important d'enseigner aux parents d'accepter et de travailler avec des effets secondaires tolérables, de la même manière qu'ils accepteraient la douleur dans le cadre d'une opération réussie.
Fort heureusement, la majorité des effets secondaires diminue en intensité, voire disparaît complètement en l'espace de deux à six mois, tandis que l'enfant continue de réaliser des progrès modérés à significatifs sur le plan des fonctions exécutives, de la parole et du langage, de la socialisation et des émotions, progrès qualifiés par les parents de globaux dans presque tous les aspects de la vie !
Effets secondaires : les effet secondaires les plus courants sont l'hyperactivité, avec ou sans augmentation des stéréotypies, un changement des schémas de sommeil, et l'augmentation du pica. Je considère ces effets secondaires comme des inconvénients (tolérables) par opposition à des effets intolérables. Pour ce qui est des effets secondaires intolérables, tellement perturbants que l'enfant ne peut plus ni fonctionner ni apprendre, j'interromps les injections. Si un enfant plus âgé ou plus grand devient incontrôlable ou potentiellement dangereux, je considère toujours cela comme un effet secondaire intolérable nécessitant l'interruption des injections. La réintroduction des injections, si elle s'avère possible, fait l'objet de protocoles plus adaptés, que je n'aborderai pas dans cet article.
Lorsque l'on évoque les effets secondaires, je pense qu'il est important de les redéfinir d'une manière qui permette aux parents de faire la part des effets secondaires désagréables ou tolérables d'une part, et des effets secondaires intolérables d'autre part. L'intérêt initial de cette redéfinition, par exemple en cas d'augmentation de l'activité de l'enfant, est d'observer tour à tour l'enfant dans un environnement contraignant et dans un environnement moins restrictif.
A la maison, les parents consacrent 90% de leur temps à aimer leur enfant, l'aider à se sentir utile et précieux pour la cellule familiale, et à créer autour de lui une bulle de sécurité dans laquelle il peut se contenter "d'être". Seulement 10% du temps est consacré à l'éducation et à la discipline. Dans un environnement contraignant tel que l'école, c'est exactement le contraire. Là, 90% du temps des enseignants sont consacrés à l'éducation et à la discipline des enfants tandis que seulement 10% sont consacrés à les aider, à se sentir aimé, appréciés et importants (je ne veux pas dire pour autant que le rôle d'un bon enseignant ne consiste pas à aimer ses élèves et à les aider à se sentir utiles).
Toutefois, tant que l'enfant peut apprendre, réaliser les tâches demandées, demeurer concentré en classe et bien travailler à l'école, les effets secondaires sont tolérables, quelle que soit son agitation à la maison, environnement sûr dans lequel il peut se relâcher.
L'agitation diminue ou s'estompe généralement en l'espace de 4 à 6 mois. Pour déterminer si des troubles du sommeil sont tolérables ou intolérables, je prends plusieurs éléments en compte. D'abord, je donne une substance qui est sensée "donner de l'énergie et réveiller les fatigués", comme peuvent l'être les personnes âgées ou atteintes de fatigue chronique. De nombreux enfants traités à la méthyle-B12 se caractérisent déjà par un surplus d'énergie et à vrai dire n'ont guère besoin d'énergie supplémentaire. Beaucoup de ces enfants présentent déjà des schémas de sommeil assez désorganisés qui se passeraient de l'être encore plus. Toutefois, l'adage selon lequel un enfant à besoin d'un certain nombre d'heures de sommeil la nuit ne s'applique pas forcément de la même manière à un enfant traité à la méthyle-B12.
De mon expérience, à moins que l'enfant ne tombe de sommeil pendant la journée et n'ait besoin de plus de siestes pour récupérer, je considère la diminution des besoins en sommeil ou les réveils nocturnes comme tolérables si je constate par ailleurs des améliorations dans les domaines dans lesquels la méthyle-12 excelle, à savoir les fonctions exécutives, la parole et l'expression, la sociabilisation et les émotions. Les perturbations du sommeil cèdent généralement en l'espace de 2 à 4 mois. Les vraies manifestations de pica sont rares, mais il est en revanche courant de voir les enfants mettre des objets à la bouche et jouer avec leur bouche, leurs lèvres et leur langue. Ceci est toujours un effet secondaire indiquant que les nerfs périphériques sont activés, et cet effet secondaire est à considérer comme un "effet négatif positif" indiquant que la méthyle-B12 fonctionne. Ce problème cède toujours en l'espace de 4 à 6 mois, même s'il peut s'avérer intense entre temps.
Mythe : la méthyle-B12 vient combler une carence
L'une des erreurs couramment commises par les cliniciens consiste à aborder ce traitement d'un point de vue conventionnel, conforme à ce qu'ils ont appris en faculté de médecine. On nous a enseigné que la B12 est une vitamine, et que si le traitement s'assortit d'effets positifs, c'est qu'une carence en B12 est ainsi corrigée. Avec la méthyle-B12 toutefois, le principal risque de ne pas obtenir le taux de résultats de 94% et les améliorations à long terme possibles vient de ce que l'on entend par "carence".
On nous a enseigné qu'une carence en B12 pouvait être facilement comblée. On nous a appris que le foie et les systèmes de transport de la transcobalamine B12 peuvent être saturés par quelques injections, et que grâce à ces quelques injections, suffisamment de B12 est alors stockée dans le corps pour éviter toute autre carence pendant un ou deux ans.
Cette définition classique et les travaux antérieurs s'appliquent toutefois à des adultes atteints d'anémie pernicieuse et non aux enfants porteurs de troubles autistiques. Ce qui est vrai pour un trouble ne l'est pas nécessairement pour un autre. Ce que j'ai pu observer chez les enfants atteints d'autisme traités à la méthyle-B12, est qu'ils régressent fréquemment ou qu'ils ne progressent plus à la même vitesse lorsque l'on interrompt les injections. Il est par ailleurs intéressant de noter que la plupart des enfants qui répondent bien à la méthyle-B12 présentent généralement des niveaux de B12 sérum normaux à élevés avant le début du traitement.
Aussi, une réelle "carence nutritionnelle" identifiée sur la base de données de laboratoire classiques et validée selon les théories classiques ne nous dit pas, de manière clinique, pourquoi les enfants répondent si bien au départ à la méthyle-B12. Pas plus que l'interprétation classique des définitions classiques d'une présumée carence ne saurait expliquer pourquoi ces enfants régressent ou ne progressent plus aussi vite lorsque l'on interrompt les injections. On aura alors tôt fait d'expliquer cela par le fait que les stocks en B12 auront été complétés !
Il nous faut une nouvelle définition de la notion de carence lorsque l'on parle d'enfants atteints d'autisme ou d'autres troubles et retards neuropsychologiques. Cette nouvelle définition de la méthyle-B12 doit conjuguer l'ancienne définition - "pas assez de quelque chose" - avec une autre, temporelle - "à une période donnée" -, et inclure un principe métabolique - "du fait de mécanismes métaboliques pathophysiologiques anormaux".
L'apport continu en méthyle-B12 obtenu par la diffusion lente des injections sous-cutanées donnant beaucoup plus d'effets observables cliniquement, la biochimie et la pathophysiologie nous permettent d'estimer que nous sommes en présence d'un problème de transport et/ou d'un trouble métabolique susceptibles d'être surmontés si le système est alimenté de manière régulière et stable. Aux vues des observations cliniques, une définition plus appropriée serait : "une dépendance temporelle à la méthyle-B12 nutritionnelle, avec ou sans réelle carence en B12,, modulée par des processus biochimiques atypiques ou alternatifs".
Outre cette nécessité de redéfinir les carences en méthyle-B12 comme une dépendance nutritionnelle avec ou sans carence réelle en B12, nous devons également repenser notre perception de la molécule de méthyle-B12 proprement dite, indépendamment de l'enzyme de synthèse de la méthionine. La médecine conventionnelle n'ayant pour l'instant étudié le rôle de la B12 et de la méthyle-B12 qu'en partant d'un "modèle de carence", de nouvelles recherches doivent être réalisées afin de savoir si la méthyle-B12 induit en soi d'autres effets une fois tous les systèmes de transport et de stockage de B12 saturés.
Mythe : les parents peuvent introduire plusieurs modalités de traitement en même temps tout en demeurant capables de distinguer les effets positifs ou secondaires de la méthyle-B12 de ceux des autres modalités de traitement
Il s'agit là de l'une des erreurs les plus graves faites de manière répétée par les parents avec la caution des médecins. Après 50 000 à 60 000 injections et l'étude de milliers de Grilles d'évaluation parentale, et après avoir démarré des protocoles de méthyle-B12 en excluant pendant les cinq premières semaines tout autre changement dans la prise en charge de l'enfant, je peux affirmer avec certitude que si l'on ne peut pas faire la part entre les effets secondaires de la méthyle-B12 et ceux des autres prises en charge, on nage en plein empirisme.
Des effets positifs et négatifs peuvent être observés à différents degrés. Il n'est pas facile de faire la part des effets cumulés ou de manifestations d'ordre synergétique. De même, faire la part des effets qui peuvent en compenser d'autres est également problématique. En outre, l'incidence de l'interaction d'effets positifs avec des effets négatifs est encore plus complexe. Aussi, à moins d'évaluer les effets de la méthyle-B12 seule, le taux de réponse initial de 94% passera inaperçu et l'intensité des réactions initiales au traitement ne sera jamais connue. De nombreux enfants qui auraient bien progressé avec un protocole de méthyle-B12 à long terme n'en bénéficieront jamais, tandis que les 6 % d'enfants qui ne devraient pas en prendre poursuivront un traitement inefficace avec à la clé des dépenses inutiles.
Mythe : la Grille d'évaluation parentale n'est pas nécessaire pour déterminer si l'enfant réagit ou non à la méthyle-B12
La Grille d'évaluation parentale est l'outil le plus sensible et le plus spécifique dont l'on dispose pour évaluer les effets de la méthyle-B12.. Elle n'est pas réservée à l'autisme et dépasse le champ des troubles strictement autistiques pour inclure de nombreux troubles neuropsychologiques. Cet outil n'est pertinent que pour évaluer les 5 premières semaines de démarrage du traitement. Il peut être ensuite utilisé pour faire le point sur les progrès globaux, mais non pour valider l'efficacité en soi de la méthyle-B12, à moins que, pour des raisons particulières, un cycle supplémentaire de 5 à 6 semaines d'observation ne soit prescrit, cycle pendant lequel aucun autre changement ne sera apporté aux prises en charge de l'enfant. Bien que cette situation se produise rarement, elle existe, mais je ne l'évoquerai pas plus dans ce document.
Mythe : c'est l'intensité des réponses et non le nombre de réponses dans la Grille d'évaluation parentale qui permet de déterminer si l’enfant réagit au traitement et de formuler un pronostic à long terme
Il s'agit là d'une conception erronée courante chez les parents et les praticiens. Sans aucun doute, c'est précisément le nombre de réponses portées dans le formulaire initial qui permet d'envisager si l'enfant réagira de manière légère, modérée ou significative au traitement pendant les deux années à venir. La plupart des parents choisissent 1 et 2 comme réponses initiales. Le nombre moyen de réponses, positives ou négatives, est de 28. Les parents et médecins doivent passer en revue les effets de la méthyle-B12, et envisager le rythme auquel ils porteront leurs fruits.
Utiliser la méthyle-B12 revient à faire pousser un arbre. D'abord nous plantons la graine. Celle-ci germe rapidement, et en l'espace de 5 semaines apparaît un petit arbre là où il n'y avait rien. Il faut toutefois des années avant que l'arbre arrive à maturité. Il en est de même avec la méthyle-B12. Plus les améliorations constatées lors de l'évaluation initiale sont nombreuses, plus l'enfant aura la chance d'avoir une forêt quelques années plus tard. Heureusement, les graines de méthyle-B12 germent rapidement durant les 5 premières semaines. Les parents sont invités à mettre une croix là où ils ont planté leur arbre, et ils sont ravis lorsqu'ils le voient sortir de terre et pousser.
Au départ, ils se concentrent sur les "X" tracés au sol et leur vision périphérique englobe un cercle d'un mètre tout autour. Toutefois, au bout de quelques mois, l'arbre est devenu trop grand pour qu'ils puissent l'embrasser d'un seul regard, et pour voir l'arbre dans son entier et vérifier s'il continue de pousser, ils doivent reculer un peu.
Malheureusement, lorsque les parents regardent l'arbre à distance, il se profile sur l'horizon, et cet espace en arrière-plan n'est plus seulement un cercle d'un mètre de diamètre au sol, mais bel et bien le ciel et l'univers tout entier. Sa croissance devient alors imperceptible et ne peut plus être évaluée qu'au fil des mois ou des années et non plus simplement en termes de semaines.
Il en est de même avec la méthyle-B12, lorsque l'on essaye d'évaluer si elle continue de fonctionner, et si l'enfant en a encore besoin. La seule tâche qui incombe aux parents et aux cliniciens, à l'issue de la phase initiale des 5 semaines du protocole, est de déterminer si l'enfant répond à la méthyle-B12, c'est à dire de savoir si la graine a germé. Ensuite, du moment que l'on ne tue pas la graine et tant que l'arbre est suffisamment arrosé, l'arbre devient grand et fort en l'espace de quelques années. Lorsque les enfants qui reçoivent des injections de méthyle-B12 en suivant correctement le protocole sont suivis pendant une période de 2 ans, un grand nombre d'entre eux surpassent leur "position relative", que ce soit dans leur classe à l'école ou à l'école de la vie. Il n'est pas rare qu'un enfant qui se trouvait en file de classe se retrouve un an et demi à 2 ans plus tard en haut de l'échelle ou dans une autre classe de meilleur niveau.
Mythe : les parents ne prendront pas le temps ou la peine de compléter la Grille d'évaluation parentale car celle-ci est trop longue
Les parents d'enfants atteints d'un syndrome autistique font partie des gens les plus motivés au monde. Lorsqu'ils comprennent le "pourquoi" des efforts qu'on leur demande, à de rares exceptions près, ils sont plus qu'heureux de s'y plier, heureux de cette occasion qui leur est donnée, et ravis de voir qu'un professionnel est sincèrement intéressé par leur enfant et lira soigneusement ce qu'ils auront pris la peine d'écrire !
Chaque fois que je démarre un protocole de méthyle-B12, je rappelle aux parents que c'est probablement ce qu'ils pourront faire de plus important pour leur enfant, et que le temps et les efforts qu'ils auront passé à compléter la Grille d'évaluation parentale et à rédiger leur Courrier annexe aussi précisément et aussi complètement que possible m'aidera à aider leur enfant plus tôt que je n'aurais pu le faire autrement.
A ce jour, je me réjouis de voir que le message passe à 100% ! J'explique également aux parents que l'un des commentaires les plus fréquents que j'obtiens à la fin de la deuxième ou troisième Grille d'évaluation parentale est "Merci de nous avoir poussés à nous y mettre sérieusement dès le début ; jamais nous ne nous serions rendus compte de tous les progrès accomplis si nous n'avions pas eu ces lettres à relire pour nous projeter dans le passé. Incroyable !".
Mythe : d'autres outils d'évaluation types permettent d'identifier de manière aussi précise et spécifique que la Grille d'évaluation parentale les enfants qui répondent ou non au traitement
Souvent, des parents de ma clientèle ont complété d'autres grilles d'évaluation. Il peut s'agir d'outils diffusés par le DAN! ou des universités spécialisées dans le traitement de l'autisme. A ce jour, aucun de ces outils ne s'est avéré à même de faire apparaître la totalité des informations mises en évidence par la Grille d'évaluation parentale.
Certains sont même très loin du compte ! De nombreux enfants qui profitent extrêmement bien de leur traitement de méthyle-B12 à long terme auraient ainsi pu passer à travers les mailles du filet.
Mythe : il n'est pas nécessaire de poursuivre le traitement, ou la fréquence des doses ou les doses totales peuvent être revues la baisse au bout de quelques mois
Nombre de mes patients qui ont suivi un traitement de méthyle-B12 pendant 6 mois à 2 ans puis dont on a interrompu ou espacé les injections ou diminué les doses ont présenté des régressions des jours, des semaines ou des mois plus tard. Il n'est pas possible à ce jour d'estimer le pourcentage d'enfants qui régresseront ou qui progresseront moins qu'ils auraient pu progresser.
Toutefois, je dispose d'assez d'informations, étant donné le nombre de patients suivis à ce jour, pour savoir que ce sont les enfants qui ont suivi le traitement pendant 2 à 3 ans qui sont allés le plus loin. Plusieurs d'entre eux ont même perdu leur diagnostic - un diagnostic posé par des neurologues indiquant qu'ils ne parleraient jamais, qu'ils ne seraient jamais capables d'être scolarisés en milieu ordinaire, et qu'ils auraient probablement besoin d'intégrer des structures.
Aussi, aux vues de ce que je peux constater dans mon cabinet lorsque les enfants poursuivent le traitement à long terme ou lorsque le traitement est arrêté ou mal suivi, j'encourage à l'heure actuelle les parents à s'engager dans un processus d'au moins deux ans.
Mythe : la TMG (bétaine) améliore l'efficacité de la méthyle-B12
Après avoir évalué les Grilles d'évaluation parentale de très nombreux enfants et étudié la biochimie mise en oeuvre, mes recherches me laissent à penser qu'il est rarement nécessaire d'ajouter de la TMG si les doses de méthyle-B12 sont suffisantes et si elles sont diffusées de manière continue afin de maintenir un équilibre de transfert de méthylation constant.
L'historique d'enfants arrivés à mon cabinet avec un taux de TMG élevé obtenu par injections intramusculaires à fortes doses, ou d'enfants qui recevaient des injections sous-cutanées à des concentrations de 12,5 mg/ml de méthyle-B12 a pu laisser penser que l'ajout de TMG pouvait améliorer certains symptômes. Toutefois, en faisant passer ces patients à des doses concentrées de 25 mg/ml de méthyle-B12 et en veillant à ce que les injections soient pratiquées par voie sous-cutanée en surface, les enfants sont pour la plupart à même d'arrêter la TMG.
Certains parents ont remarqué des améliorations indéniables avec diminution des effets secondaires une fois la méthyle-B12 augmentée à sa dose optimale tandis que l'on arrêtait la TMG.
Lorsque l'on étudie la biochimie mise en oeuvre, l'homocystéine accepte un groupe de méthyles de la méthionine-synthase/méthyle-B12 ou de la bétaïne-homocystéine méthyltransférase (BHMT)/TMG. La méthionine-synthase se trouve dans tout le corps, tandis que la BHMT ne se trouve que dans le foie et les reins. Chaque molécule d'homocystéine disponible pour accepter un groupe de méthyles issu de la méthyle-B12 ou de la TMG ne peut accepter qu'un groupe de méthyles à la fois. En conséquence, les facteurs limitant cette réaction sont la quantité de méthyle-B12 présente, la quantité de TMG présente, l'activité des enzymes proprement dites, l'emplacement des réserves d'homocystéine utilisée à un moment donné, c'est à dire, l'homocystéine disponible soit dans l'ensemble du corps, soit dans le foie et les reins, ainsi que la disponibilité d'autres éléments nutritifs.
De mon expérience, si l'enzyme de synthèse de la méthionine est intacte, la méthyle-B12 permet à elle seule d'obtenir les effets désirés, mais ce seulement si la dose est adaptée et si la diffusion est continue. L'enzyme de synthèse de la méthionine étant présente dans tout le corps alors que l'enzyme de bétaïne-homocystéine méthyltransférase n'est présente que dans le foie et les reins, il semble que la méthyle-B12 puisse fournir tous les groupes méthyles nécessaires à l'homocystéine, mais ce seulement si les injections sont suffisamment dosées et diffusées en continu.
De mon expérience, lorsque des patients qui reçoivent déjà des injections de méthyle-B12 présentent une amélioration après l'ajout de TMG, on peut en conclure que les groupes de méthyles fournis par la méthyle-B12 étaient trop peu nombreux car les doses étaient trop faibles. L'augmentation de la méthyle-B12 permet alors d'arrêter la TMG avec des bénéfices comparables, voire supérieurs. Pour les 6% de patients chez lesquels la méthyle-B12 échoue, on peut faire un essai de TMG pour voir si le chemin d'entrée nécessaire pour atteindre l'homocystéine en utilisant la bétaïne-homocystéine méthyltransférase est nécessaire, ceci pouvant être du à une altération, une déficience, une mutation ou un blocage théorique de l'enzyme de synthèse.
Il faut noter que l'augmentation des doses de méthyle-B12 ne s'assortit d'aucune augmentation de prix (du moins chez les pharmacies auxquelles je fais appel), tandis que l'ajout de TMG oral vient s'ajouter à la dépense mensuelle des parents. Sans l'ombre d'un doute, les parents préfèrent généralement les injections aux compléments ou médicaments par voie orale, et l'ajout de TMG oral représente juste "une autre bataille à mener" - une bataille qui n'en vaut pas nécessairement la peine si l'on travaille assez longtemps pour augmenter de manière incrémentielle les doses injectées de manière sous-cutanée et ce pendant suffisamment longtemps pour identifier les doses optimales de méthyle-B12.
L'ajout de TMG peut être envisagé si, malgré une saturation maximale en méthyle-B12,, on n'obtient pas de résultats notable ou si ceux-ci semblent insuffisants. La question de l'activité enzymatique se pose alors. Les systèmes enzymatiques de la méthionine-synthase et de la bétaïne-homocystéine méthyltransférase étant des facteurs susceptibles de limiter la réaction d'homocystéine, si la synthase-méthionine est inadéquate ou perturbée, l'ajout de TMG peut permettre d'ajouter des groupes méthyles supplémentaires aux quantités de méthyles dont l'homocystéine a encore besoin. Toutefois, le défi d'un point de vue clinique est tout d'abord de saturer systématiquement le système de méthyle-B12 sans augmenter de manière significative les effets secondaires, tout en notant de manière objective l'arrêt des améliorations cliniques.
Ce n'est qu'une fois cet ensemble d'essais cliniques réalisés de manière satisfaisante que l'on peut envisager une phase d'essai de TMG de cinq semaines. De même qu'avec la méthyle-B12, cet essai ne doit s'assortir d'aucun autre changement, et les améliorations et effets secondaires doivent être évalués de la même manière que pour la méthyle-B12, en complétant la Grille d'évaluation parentale.
Mythe : l’acide folinique et/ou l’acide 5-méthyltétrahydrofolique (Folapro) optimisent la méthyle-B12
Dans ma pratique, je n’ajoute jamais d’acide folinique avant la fin des cinq semaines d'essai initial de méthyle-B12. A ce jour, je n’ai remarqué que très peu d’améliorations cliniques avec cette substance seule, mais comme déjà indiqué, je l’ajoute après avoir démarré le protocole de méthyle-B12 pendant cinq semaines. Au départ, je n’ajoutais pas d’acide folinique avant plusieurs mois, non en raison d'un quelconque parti pris, mais plutôt parce que j’étais encore assez néophyte en matière de biochimie des folates/B12. Je me concentrais simplement sur la méthyle-B12.
Aussi, nombre des mes conclusions actuelles sont basées sur ces années initiales, lorsque j’ajoutais l’acide folinique beaucoup plus tard dans le traitement, sans que les parents ne constatent des améliorations symptomatiques significatives. D’un point de vue biochimique, cela a tout de même du sens, parce que les besoins de la B12 pour recevoir son groupe de méthyles de l’acide 5-méthyltétrahydrofolique sont court-circuités par l’ajout direct de méthyle-B12.
Aussi, bien que l’acide folinique et la 5-MTHF soient essentiels pour nombre d’autres fonctions du corps, les besoins des voies de transfert des groupes méthyles de la méthyle-B12 (synthase-méthionine, homocystéine, méthylation, transsulfuration) sont satisfaits, et on ne doit pas s’attendre à une amélioration supplémentaire notable. Je n'exclus pas pour autant que des symptômes non associés directement à cette voie biochimique ne puissent être par ailleurs améliorés, et que des améliorations associées à d’autres voies ne puissent être simultanément obtenues.
Mythe : la méthionine et/ou la SAMe optimisent la méthyle-B12
Une étude de GL Arnold a démontré que les enfants atteints de troubles du spectre autistique présentaient souvent des niveaux d’acides aminés plasmatiques faibles. La méthionine est l’un des acides aminés essentiels, qui constitue le point départ nutritionnel des voies de méthylation/transsulfuration. La méthyle-B12 avec la synthase-méthionine, ainsi que la TMG avec la bétaïne-homocystéine méthyltransférase, permettent à l’homocystéine d’être recyclée en méthionine qui se transforme en SAMe (S-adenosyl-l-méthionine) puis en SAH (S-adénosylhomocystéine, et de nouveau en homocystéine avant redémarrage du cycle. En outre, une partie de l’homocystéine redescend le chemin métabolique pour donner du glutathion.
Etant donné le taux d’effets secondaires de 70 % que j'ai pu observer chez les enfants recevant de la SAMe alors qu’ils étaient déjà stabilisés avec la méthyle-B12, il est rapidement devenu apparent qu’il était plus important d’activer le recyclage de l’homocystéine en méthionine plutôt que de surcharger le système avec des substrats supplémentaires tels que de la méthionine ou de la SAMe. En effet, lorsque l'on augmente la charge totale de méthionine ou de SAMe sans apporter la méthyle-B12 nécessaire pour recycler l’homocystéine ou la SAH "relative" qui s'accumule, le corps se trouve de nouveau contraint d’identifier comment traiter ces métabolites pour les amener jusqu’à l’étape métabolique suivante. Bien que ces besoins en substrats puissent être sans aucun doute mis en évidence par des tests d’acides aminés plasmatiques, les catastrophes cliniques auxquelles l'on a pu assister mériteraient que l'on se pose la question de ce qui a pu les déclencher.
Certains de mes collègues ne faisant pas état des effets secondaires significatifs et graves que je remarquais, tels que se taper la tête, frapper et agresser, lorsqu’ils ajoutaient de la SAMe à fortes doses, l’explication doit résider dans les différences et non dans les similarités des protocoles suivis. Aussi, dans le cadre du protocole que je conseille, la SAMe et la méthionine ne doivent être ajoutées qu’avec la plus extrême prudence, et si elles le sont, l'une après l'autre, avec une observation clinique très attentive des effets, tant positifs que négatifs.
Mythe : des taux normaux ou élevés de B12 dans le sérum rendent superflus les apports de B12 et de méthyle-B12
Les niveaux de B12 sont normaux, voire élevés, chez la plupart des enfants qui s'avèrent bien répondre à la méthyle-B12. Lorsque la B12 approche l’enzyme de synthèse de la méthionine et ne peut être ni réduite ni recyclée, la forme oxydée de la B12 reste à l’extérieur des cellules et s'accumule dans le plasma. L’analogie clinique la plus simple pour comprendre ce mécanisme consiste à le comparer avec celui du diabète, dans lequel le sucre sanguin qui ne peut pénétrer dans les cellules s'accumule dans le plasma.
Mythe : d’autres formes de B12 fonctionnent tout aussi bien, voire mieux que la méthyle-B12
Il existe cinq formes de cobalamine "B12" :
a) la cyanocobalamine,
b) l’hydroxycobalamine,
c) l’adénosylcobalamine,
d) la glutathionylcobalamine, et
e) la méthylcobalamine.
La cyanocobalamine et l’hydroxycobalamine interagissent avec la glutathionylcobalamine pour former la méthylcobalamine. L’adénosylcobalamine est fabriquée dans la mitochondrie. Il n’existe que deux "formes de coenzyme" B12 : la coenzyme méthylcobalamine, et la coenzyme adénosylcobalamine.
Le reste des B12 n’a qu’un objectif, devenir l’une ou l’autre de ces molécules de B12 actives. Aussi, l'engouement actuel pour l’hydroxycobalamine semble omettre deux faits importants. Le premier est que l’entrée de la B12 dans la voie de l’homocystéine est due à la coenzyme méthyle-B12 et à aucune autre forme de B12. Le second, c'est que bien qu'elles aient pu présenter un certain intérêt, les injections d’hydroxycobalamine pratiquées chez les enfants atteints d’autisme pendant des années n'ont jamais donné d'amélioration clinique sensible ou exceptionnelle des symptômes. Je me suis tourné vers la méthylcobalamine en partant de la cyano-B12 et de l’hydroxyl-B12.
Au départ j’utilisais simplement l’hydroxyl-B12 car elle semblait fonctionner un peu mieux que la cyano-B12. Tout en ayant utilisé des faibles doses de méthyle-B12 par voie intraveineuse chez des patients adultes chroniquement malades depuis deux ans, je n’avais jamais essayé la méthyle-B12 chez les enfants atteints de troubles autistiques.
Jusqu'à ce jour de 2002 où, me trouvant dans mon cabinet, une question m'a soudain traversé l'esprit : "et si cette forme japonaise de la B12 pouvait être différente de la cyanocobalamine ou de l’hydroxycobalamine ?". Le reste n’est qu’enchaînements. En l’espace de sept jours après avoir reçu sa première injection, un premier enfant, Dylan, qui jusque là ne parlait que sous la forme de phrases énigmatiques de quatre mots, essentiellement sans langage spontané, a commencé à parler à qui voulait bien l'écouter sous la forme de phrases de sept ou huit mots !
Mythe : le test de mutation de l'enzyme MTHFR et le test Genomics permettent de distinguer les enfants qui ont besoin de méthyle-B12 de ceux qui n’en ont pas besoin
Il n’existe malheureusement à ce jour aucun test permettant de savoir quel enfant sera à même ou non de bénéficier de la méthyle-B12. Lorsque la méthyle-B12 est introduite seule pendant cinq semaines, lorsque chaque condition de succès est en place, lorsque qu’aucune autre variable n’est introduite ou supprimée, lorsque la Grille d'évaluation parentale est complétée à l’issue des cinq semaines d’essai clinique "pur", et lorsque les raisons de chaque entrée dans les colonnes de la Grille d'évaluation parentale sont décrites en détail dans le Courrier annexe, le taux de réponse positive à la méthyle-B12 est de plus de 90%.
A ce jour, tous les tests qui identifient des anomalies dans certains génomes ou voies biochimiques passent à côté d’une énorme proportion de ces 90% d’enfants qui répondent pourtant bien à la méthyle-B12 et qui devraient être traités. Aussi, en attendant que la science pure et des études officielles permettent de rattraper la science clinique actuelle, la seule chose sérieuse que nous puissions faire consiste à traiter tous les enfants pendant au moins cinq semaines comme indiqué tout au long de ce document. Chaque enfant étant son propre laboratoire, il importe de considérer comme le meilleur test celui de l'observation clinique.
Mythe : les enfants présentant une méthylation très active n’ont pas besoin de méthyle-B12
Là encore, l’argument est le même que ci-dessus. Les tests de laboratoire utilisés pour distinguer les enfants qui méthylent beaucoup de ceux qui ne méthylent pas assez peuvent être applicables à certaines voies biochimiques, et le pourcentage indiqué pour chacun d’eux peut s’appliquer à certains tableaux cliniques tels que celui de la schizophrénie mais pas nécessairement à l’autisme. Toutefois, le taux de réponse de plus 90% que je peux observer chez les enfants atteints de troubles autistiques sous traitement de méthyle-B12 infirme les pourcentages indiquant en théorie que la méthyle-B12 n’est pas indiquée pour les enfants dont le processus de méthylation est très actif. Là encore, c’est le corps de l’enfant qui est le meilleur laboratoire, bien meilleur que les tests in vitro, et c’est l’évaluation objective de son évolution au moyen de la Grille d'évaluation parentale qui permet de savoir quels enfants parmi ceux dont le processus de méthylation est très actif, doivent ou ne doivent pas recevoir de méthyle-B12.
Mythe : lorsqu'un enfant réagit à la MB12, éventuellement très bien, il n’est pas nécessaire d’inclure dans son traitement les autres modalités de traitement du DAN!
Comme le montre de manière si éloquente la Grille d'évaluation parentale, la méthyle-B12 joue son rôle de méthyle-B12, ni plus ni moins. Il serait ridicule de négliger les autres principes biomédicaux du DAN!. Je mets en œuvre chez mes patients autant de modalités de traitement que possible. En général, c’est précisément cette synergie entre les différents traitements qui aide l’enfant à guérir. Plus spécifiquement, la méthyle-B12 a besoin de nombreux autres facteurs complémentaires pour jouer son rôle de manière optimale.
Mythe : la méthyle-B12 est la même, quelle que soit la pharmacie qui la prépare
Il s’agit là d’une grave erreur qui ne m'est apparue qu’au bout de centaines d’injections sans effet ou douloureuses. A l'issue de ma première année d'étude clinique de la méthyle-B12, et en particulier après la présentation initiale du protocole lors du congrès du DAN! de mai 2002 à Philadelphie, les parents ont commencé à commander aux quatre coins du pays des injections de méthyle-B12 à une concentration de 25 mg/ml auprès de leur pharmacie habituelle. Soudain mon bureau s’est trouvé submergé d'appels de parents et de médecins déçus indiquant que les injections ne donnaient pas les effets escomptés ou qu’elles étaient douloureuses.
J’ai alors entrepris, à mes propres frais, d’effectuer des tests de concentration sur des lots issus de différentes pharmacies et dont la concentration affichée était de 25 mg/ml. Faux ! Les résultats allaient révéler que la concentration de méthyle-B12 pouvait être en réalité comprise entre 16 mg/ml et 28 mg/ml. Tout cela me semblait bizarre, aussi j’ai interrogé plusieurs de mes pharmaciens habituels. Chacun d’entre eux m’a confirmé que l'opération qui consiste à introduire la méthyle-B12 dans la solution et à l’y maintenir est délicate.
Aussi, je fournis ci-dessous une liste de pharmacies dont je sais que leurs injections présentent la concentration appropriée et dont je sais qu’elles préparent les injections selon mes critères : (liste alphabétique).
1. Coastal Compounding Pharmacy : tél. (912) 354-5188 ; fax (912) 355-3685
2. College Pharmacy : tél. (800) 888-9358 ; fax 800-556-5893
3. Hopewell Pharmacy : phone (800) 792-6670 ; fax (800) 417-3864
4. Lee-Silsby Compounding Pharmacy : tél. (800) 918-8831 ; fax (216) 321-4303
5. Wellness Health and Pharmacy : tél. (800) 227-2627 ; fax (800) 369-0302.
Demandez à votre propre pharmacie de vous fournir un certificat d'analyse de concentration. Toute pharmacie désireuse de travailler avec vous et vos patients devrait être à même de vous fournir l’historique de ses tests de concentration. La méthyle-B12 étant extrêmement difficile à introduire dans la solution, et l’effet de densité étant déterminant en termes d’efficacité clinique du traitement (voir ci-dessus, il est très important de connaître, autant que faire se peut, les doses et densités exactes administrées.
Les cinq pharmacies évoquées ci-dessus - Coastal, College, Hopewell, Lee-Silsby et Wellness – ont su jouer le jeu : elles ont fait l’effort d'apprendre toutes les astuces du processus et dépensent l’argent nécessaire pour réaliser les analyses fréquentes qui leur permettent de garantir une concentration finale en méthyle-B12 de plus/moins 5%. Les pharmacies qui débutent ne peuvent pas être certaines que le produit qu’elles livrent présente une concentration finale similaire à celle de ces pharmacies. Aussi, si elles veulent jouer sérieusement le jeu, elles doivent être à même de vous montrer leurs certificats d’analyse afin de vous assurer que ce que vous recevez est comparable aux produits fournis par les spécialistes de la méthyle-B12 pour enfants atteints d’autisme.
*** Toute pharmacie à même de me fournir les informations communiquées par les cinq pharmacies ci-dessus peut demander à figurer dans ce document et dans le programme de méthyle-B12 [destiné aux praticiens et pharmaciens] ***
Mythe : les injections sont douloureuses
A condition d'obtenir un pH satisfaisant, n’importe quelle bonne pharmacie doit être en mesure de préparer des injections indolores. Mais même les meilleures pharmacies ne sont pas à l'abri de produire un jour ou l'autre un lot douloureux. Ceci ne s’explique actuellement par aucune raison objective évidente, la seule explication étant que "cela peut arriver ici ou là". Avec avoir prescrit plus de 50 000 injections, je n’ai l’expérience que de deux lots douloureux. Pour autant que je sache, si cela arrive, la pharmacie remplacera vos seringues par un nouveau lot préalablement testé.
Mes dernières instructions d’injection indiquent comment éviter que cela ne se produise.
Mythe : on peut observer une coloration rose des urines même dans le cas d'injections sous-cutanées ; cela peut signifier que le corps est déjà saturé en méthyle-B12 et que la méthyle-B12 s’accumule à des taux trop élevés potentiellement toxiques
Lorsque l’on injecte des solutions de méthyle-B12 de 25 mg/ml, en surface dans le tissu adipeux sous-cutané de la fesse selon les doses types recommandées, l’urine ne doit être ni rosée ni rouge. Dans 100 % des cas où j’ai pu être sollicité sur ce point, une fois les parents conseillés pour "roder" leur technique et éviter la jonction sous-cutanée/intramusculaire, la coloration rose des urines disparaissait. Seule exception, les enfants trop menus pour permettre d'éviter le muscle ou la limite sous-cutanée/intramusculaire.
L’urine rose résulte des facteurs suivants :
Facteur principal # 1 - le volume total [et non le dosage] de la "substance rouge" administrée, qu'il s'agisse d’une solution de 1 mg/ml ou 25 mg/ml;
Facteur principal #2 – la vitesse relative de pénétration du volume total de substance rouge dans le flux sanguin, beaucoup plus rapide lorsque l’injection est pratiquée par voie intramusculaire ou près de la limite sous-cutanée/intramusculaire ;
Facteur secondaire #1 – la vitesse de filtrage du flux sanguin nécessaire pour évacuer la coloration rouge ;
Facteur secondaire #2 – le moment de l’injection. Les injections pratiquées la nuit par voie intramusculaire, les injections proches de la limite sous-cutanée/intramusculaire, les injections plus concentrées ou à des volumes plus élevés afin d’obtenir le même dosage ou des résultats supérieurs à ceux des dosages types, ainsi que les injections pratiquées à partir de solutions moins concentrées, se diffusent relativement vite dans le flux sanguin et passent dans l’urine. L’urine nocturne étant plus concentrée, quelle que soit la couleur de la substance filtrée, quelle soit jaune ou rouge, elle semblera plus sombre dans les échantillons d’urine du matin.
Il est important de noter que l’urine rosée/rouge ne vient pas d’une accumulation de méthyle-B12 atteignant un niveau suffisant qui viendrait à "déborder". Elle ne témoigne pas non plus d'une toxicité graduelle, car les doses de B12 [si elles sont conformes aux dosages recommandés classiques] demeurent inférieures aux doses utilisées en toute sécurité depuis des années, par exemple auprès de patients atteints d’anémie chronique. Elle n’est pas non plus liée à l’atome de cobalt, car ce dernier est inactif lorsqu’il est "contenu" dans la structure annulaire, et ne saurait donc s’accumuler dans les tissus et colorer l’urine en rose ou en rouge.
Mythe: l’aiguille peut toucher le nerf sciatique lorsque les injections sont pratiquées dans la fesse
Pour être clair, cela ne peut tout simplement pas se produire lorsque l’on suit le protocole que je préconise ! En appliquant une règle de trigonométrie simple, l’un des professionnels dont je suis l’enfant m’a communiqué les calculs suivants pour une aiguille BD #328438 telle qu'utilisée dans le cadre de mon protocole :
a) Les injections pratiquées à un angle de 30 degrés donnent une longueur d’aiguille effective d’environ 4 mm ;
b) les injections pratiquées à un angle de 20 degrés donnent une longueur d’aiguille effective d’environ 2,7 mm ;
c) les injections pratiquées à un angle de 10 degrés donnent une longueur d’aiguille effective d’environ 1,4 mm. Aucun mammifère, même le plus petit, n’a de nerf sciatique aussi proche de la peau, et comme nous traitons des enfants beaucoup plus grands que les plus petits mammifères, il est tout simplement impossible de toucher le nerf sciatique avec une seringue à insuline BD #328438 3/10 munie d'une aiguille de 8 mm, de gabarit 31 !
Mythe : il est préférable de pincer la fesse lors de l’injection par voie sous-cutanée
Les professionnels suggèrent souvent aux parents de "pincer la fesse" lors de l’injection sous-cutanée. Malheureusement pour les petits enfants, l’effet de tension qui s'ensuit entraîne, outre le tissu adipeux sous-cutané, un "morceau de muscle" tout aussi susceptible, si ce n’est plus, de recevoir la méthyle-B12 dont on pense alors à tort qu’elle aura été injectée dans le tissu sous-cutané. Aussi, ne pincez jamais la fesse. Au contraire, restez autant en surface que possible, de préférence juste sous la peau, afin de permettre à la méthyle-B12 de se diffuser correctement dans le tissu sous-cutané.
Les ingrédients nécessaires pour réaliser votre chef-d’œuvre
(Protocole du Dr. Neubrander)
1. Une dose totale de 64,5 mcg/kg tous les trois jours pour environ 85% des enfants.
2. Une concentration de 25 mg/ml de méthyle-B12 afin de limiter au maximum la zone de dispersion et obtenir ainsi un taux de diffusion lent et uniforme.
3. L'injection dans le tissu adipeux de la fesse, moins vasculaire, pour une diffusion lente.
4. L'injection en surface, "à l’horizontale plutôt qu’à la verticale", dans le tissu sous-cutané, loin de la jonction sous-cutanée/intramusculaire ou du muscle et sans "pincer la fesse" [voir les instructions sur mon site].
5. Pendant les cinq premières semaines du protocole, aucune modification de la prise en charge. Cette période de cinq semaines peut commencer au début de la prise en charge globale de l’enfant ou plus tard, selon l’avis du praticien. Toutefois, le "compte à rebours sans changement" de cinq semaines commence dès le début du protocole de méthyle-B12. Bien sûr, si l’enfant devient malade et a besoin d’un traitement classique, il faut l’entreprendre.
6. Evaluation de la réponse clinique au moyen de la Grille d'évaluation parentale, outil spécifique actuellement le plus sensible pour évaluer les effets de la méthyle-B12. Cette étape ne doit pas être court-circuitée pendant au moins les cinq premières semaines d’essai clinique. Il convient ensuite de continuer de la remplir pendant au moins les deux cycles de mise au point suivants, car la partie Courrier annexe de l’exercice permet aux parents de continuer d’observer des changements subtils qu'ils ne remarqueraient sinon probablement pas.
7. Les parents doivent comprendre, et il faut le leur rappeler en permanence, que ce n’est pas tant l’intensité des effets observés que leur nombre qui permet d’envisager si l’enfant répondra légèrement, moyennement, ou de manière significative au traitement au cours des 1 an ½ à 2 ans ½ suivants.
8. Les parents doivent apprendre à discerner de manière judicieuse les effets secondaires tolérables des effets intolérables. Si les effets secondaires demeurent tolérables, même si parfois pénibles, il convient de poursuivre le traitement sans modifier les doses et de comprendre que ces effets secondaires diminueront ou disparaîtront généralement en l’espace de deux à six mois. Les parents doivent apprendre à distinguer clairement les effets tolérables des effets intolérables afin d’interrompre le traitement si un réel effet intolérable se produit. Sinon, le traitement doit demeurer inchangé.
9. Lorsqu’il s’avère qu’un enfant répond au traitement, les parents doivent être conscients, et il faut le leur rappeler fréquemment, qu’il s’agit là d’un processus lent qui s’inscrit dans le temps. Ils doivent également savoir que ce n’est pas parce qu’ils ne voient plus de changement évident comme au cours des cinq à quinze premières semaines, que l’enfant n’a plus besoin du traitement. Je conseille actuellement au moins 18 à 24 mois de traitement.
10. Les parents doivent également savoir que, de mon expérience, de nombreux enfants si ce n’est la plupart, connaissent une forme de régression ou cessent de progresser à la même vitesse si les injections sont interrompues.
11. L’acide folinique peut être ajouté à l'issue des cinq premières semaines d’essai clinique, mais pas en même temps que la méthyle-B12. Il doit être ajouté seul, à faibles doses que l'on incrémentera progressivement afin de voir comment il est toléré. De mon expérience, environ 20 % des enfants deviennent hyperactifs ou présentent des troubles du sommeil lorsque l'on ajoute de l’acide folinique.
12. Le glutathion liposomal peut être essayé afin d’améliorer la partie glutathion de la méthyle-B12. A l’instar de tous les éléments qui jouent un rôle dans la voie biochimique de recyclage de l’homocystéine, chaque ajout doit être fait isolément et observé pendant une certaine période sans autre modification du traitement de l’enfant.
13. La TMG ne figure pas dans le protocole initial, et ne doit être ajoutée que si l’augmentation des doses de méthyle-B12 échoue, si les effets secondaires s'avèrent "intolérables" aux vues des définitions données plus haut, ou si la méthyle-B12 n’apporte aucune amélioration significative.
14. La SAMe et la méthionine ne doivent être ajoutées qu’une fois l’effet maximal ou l’échec de la méthyle-B12 déterminé. Si ces acides aminés sont alors ajoutés, ils doivent être démarrés à des doses faibles, augmentées de manière incrémentielle, sans autre modification du traitement afin de permettre aux parents de surveiller soigneusement les résultats de cet essai clinique.
Principes de base :
Dosages et fréquence actuels : 64,5 mcg/kg tous les 3 jours dans le tissu adipeux de la fesse, suffisamment à l'horizontale pour permettre une diffusion sous-cutanée "en surface" à partir d’une seringue à insuline BD 3/10 cc munie d'une aiguille de 8 mm, gabarit 31, référence #328438 uniquement, avec une solution de méthyle-B12 de 25 mg/ml . *** Il est essentiel de bien comprendre tous les aspects des instructions et de les suivre à la lettre ! ***
Programmes et protocoles professionnels : réservés aux praticiens, et de manière limitée. Prendre contact avec le cabinet au (732) 985-6600.
Informations disponibles sur le site www.drneubrander.com :
1. De nombreux témoignages filmés de parents évoquant les effets positifs, négatifs, les déceptions et les échecs liés aux injections de méthyle-B12.
2. La Grille d'évaluation parentale.
3. Les instructions d’injection de méthyle-B12.
4. Le tableau de dosage de la méthyle-B12, le programme et le protocole. [Les praticiens et pharmaciens peuvent se procurer un mot de passe en nous indiquant préalablement leur numéro de téléphone et de télécopie ainsi que l’adresse e-mail de leur cabinet ou officine].
5. Liste de références concernant la méthylcobalamine et articles pertinents.
Traduit par é.t.i.c